Conduire le développement professionnel continu des enseignant.e.s

Etude de cas 2 : Interview de Mme Lamago, directrice d’une l’école primaire au Cameroun

Une de mes principales difficultés dans mon école est que dans l’ensemble, les enseignants n’aiment pas travailler dur. Mais j’essaie de maintenir les niveaux d’énergie de chacun aussi haut que possible. Je ne reste donc jamais enfermée dans mon bureau. Je circule beaucoup dans l’école et dans les classes et je suis à l’écoute des enseignants. S’ils ont des problèmes, j’en discute avec eux et nous les résolvons ensemble.

Une discipline rigoureuse est nécessaire. Il faut que la routine de l’emploi du temps soit respectée, que tout le monde soit dans sa classe à l’heure et que, dans leurs classes, les enseignants se consacrent à l’enseignement et ne s’adonnent pas à d’autres travaux, même s’il s’agit d’activités associées à la vie scolaire. En plus, s’ils font autre chose qu’enseigner, les élèves risquent de décrocher et ne plus venir à l’école. Il est essentiel que l’enseignant mobilise l’attention des élèves.

Je m’attache à améliorer les relations entre enseignants et élèves et je dis aux enseignants de sourire quand ils arrivent dans leur classe.
Les relations entre enseignants sont excellentes. Quand nous sommes ensemble, je ne leur fais pas sentir que je suis la directrice. Je les guide. Je leur suggère comment faire des choses rapidement, mais correctement. J’apprécie leurs suggestions. Il arrive souvent que les enseignants fassent d’excellentes suggestions. Nous travaillons ensemble et faisons en sorte que le stress ne s’installe pas parmi les enseignants.

La première règle que j’ai instaurée, c’est celle de la ponctualité ; les cours doivent absolument commencer et finir à l’heure. J’ai fait en sorte que cette règle soit respectée.

Ensuite, nous avons établi un programme de travail mensuel. Le programme de travail doit être réalisé dans le mois. A la fin de chaque mois, il y a un contrôle et nous regardons le nombre de filles obtenant au moins 8/10. Notre but et d’augmenter le nombre de filles obtenant au moins 8/10 et d’apporter un soutien supplémentaire à celles qui n’ont pas la moyenne. Nous avons mis en place des stratégies spécifiques pour aider ces élèves.

J’ai essayé d’améliorer l’environnement dans les salles de classe. Les élèves apprécient des classes attrayantes, et ils contribuent à créer un environnement plus motivant en réalisant des affiches sur les thèmes qu’ils étudient. Comme ils regardent ces affiches sans cesse, cela contribue à leur apprentissage, et en même temps, cela rend l’environnement plus plaisant pour tout le monde. Les élèves se sont ainsi rendu compte qu’ils peuvent aider à améliorer les choses et ils apportent de plus en plus de soin à leurs dessins et à leurs affiches.


Mme Lamago nous  a donné un exemple de la manière dont elle travaille avec les enseignants et les élèves sur des champs de développement précis, afin d’améliorer l’apprentissage dans son école. Dans l’étude de cas suivante, deux chefs d’établissement qui travaillent ensemble et se soutiennent au-delà des frontières pour améliorer les apprentissages partagent leur expérience.

Lire la suite : Etude de cas 3 : Deux chef.fe.s d’établissement pilotent un e-jumelage éducatif entre leurs groupes scolaires