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Lors de son discours introductif à l'Université numérique de Tunis, le secrétaire exécutif de l'Adea, Ahlin Byll-Cataria a présenté le projet Reli@.

Discours d'ouverture de M. Ahlin Byll Cataria Secrétaire exécutif
Association pour le développement de l'éducation en Afrique


Université numérique d'été
Hammamet, Tunisie, 23 août 2008

Monsieur le Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie de Tunisie,
Monsieur le Gouverneur de Sousse,
Monsieur le Président du Fonds mondial de Solidarité Numérique,
Madame la Vice présidente du Fonds mondial de Solidarité Numérique,
Messieurs les représentants de la Banque Africaine de Développement,
Monsieur le Président de l'Association Tunisienne de l'Internet et du Multimédia,
Madame la Secrétaire exécutive de l'Association Arabe des TIC,
MM les représentants de l'Union Africaine et du NEPAD,

Au nom de l'Association pour le Développement de l'Education en Afrique (ADEA), j'aimerais remercier le Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie de Tunisie pour son soutien a l'organisation de cette Université Numérique d'été de Tunisie, le FSN pour son engagement en faveur de l'éducation en Afrique et pour l'initiative de cette rencontre, la Banque Africaine de Développement, la Caisse des Dépôts et Consignations, l'Agence Française de Développement pour leur contribution financière pour l'organisation de cette Université Numérique, les représentants de l'Union Africaine et du NEPAD, l'Association Arabe des TIC, l'Association Tunisienne de l'Internet et du Multimédia, le président de QualiLearning, tous les représentantes et représentants de ministères, d'universités, de réseaux d'éducateurs et de formateurs, de groupes de travail ici présents et toutes les personnes qui vont faire des présentations sur les divers outils numériques.

Votre participation à cette université d'été traduit non seulement votre engagement en faveur d'une éducation de qualité pour tous en Afrique, mais aussi votre conviction que les Technologies de l'Information et de la Communication utilisées de manière appropriées, peuvent contribuer à relever les défis de l'éducation en Afrique.

Ces défis sont encore nombreux. Il s'agit notamment de la disparité entre les zones urbaines et rurales, entre les filles et les garçons, de la formation des enseignants, de la pertinence même des programmes et des filières d'enseignement et de formation par rapport aux besoins de l'économie et de la société, pour ne citer que ceux-là. Je m'attarderai un peu plus là-dessus dans la suite de ma présentation, mais auparavant, je voudrais faire quelques observations.

Pour faire face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés, les pays africains continuent à consacrer des ressources financières importantes à l'éducation. Selon certaines estimations, si l'on rajoute aux budgets de l'éducation l'ensemble des dépenses supportées par les parents pour l'éducation de leurs enfants, les ressources financières consacrées à l'éducation en
Afrique dans la plupart des pays sont mobilisées à 75-80, voire plus par les gouvernements et les communautés.
L'aide étrangère vient compléter l'effort propre des pays. C'est dans ce contexte et dans cet esprit qu'il importe aussi de situer cette Université Numérique d'Eté de Hammamet co-organisé par le Fond mondial de Solidarité Numérique et l'Association pour le Développement de l'Education en Afrique, surtout quand nous aborderons le problème de financement de l'éducation numérique.

Beaucoup de participants connaissent déjà l'ADEA, ou du moins en ont entendu parler. Permettez-moi cependant de rappeler brièvement ce qu'elle est, sa mission, les valeurs et les principes qui sont à la base de ses activités, et pourquoi elle s'est associée à l'organisation de cette rencontre et à la mise en œuvre du programme Education Numérique pour le Développement.

L'ADEA est avant tout un forum pour le dialogue sur les politiques éducatives.
Elle est actuellement composée des ministères de l'éducation de tout le continent africain et de 21 agences bilatérales et multilatérales et de fondations qui soutiennent des programmes d'éducation en Afrique. Sa mission est d'agir comme catalyseur de politiques et de pratiques innovantes pour le changement en éducation à travers la mutualisation des réflexions, des expériences, des apprentissages et des savoirs.

La vision partagée par toutes ses composantes est que l'ADEA est
« un lien entre les partenaires de la coopération éducative en Afrique, les ministères, les réseaux de spécialistes animés par une volonté partagée de s'aménager un espace de rencontres, d'échanges et de partage. »

L'un des principes qui sous-tendent la philosophie de l'ADEA est de considérer que la responsabilité du développement de l'éducation incombe aux gouvernements des pays africains. C'est pourquoi l'ADEA s'efforce d'encourager un processus qui responsabilise pleinement les ministères africains de l'éducation et familiarise les organismes de financement avec le concept d'appropriation nationale. Dans cette optique, les activités de l'ADEA sont notamment axées autour :
du dialogue sur les politiques et le partage de savoirs et d'expériences ;
de l'échange des connaissances sur des concepts et des approches favorisant des convergences et des synergies dans l'action ;
de l'inscription à l'ordre du jour de la coopération éducative des nouveaux défis posés par l'évolution du contexte ;
de l'identification des pratiques porteuses qu'il convient d'analyser et de disséminer en vue de renforcer les capacités techniques et institutionnelles de ses composantes ;
de la mise en réseau des institutions et des personnes qui peuvent contribuer ensemble à l'avancement de la réflexion et/ou de l'action aux niveaux régional et sous-régional ;
et de la promotion de nouveaux partenariats dans la relation de coopération. »
Dans son plan stratégique pour les prochaines années, notre association s'est fixé les objectifs suivants, à savoir :
Encourager le développement d'une compréhension partagée pour une action coordonnée et efficace des principaux acteurs face aux grands défis du développement de l'éducation en Afrique ;
Contribuer à la réalisation des objectifs d'intégration continentale et régionale dans le secteur de l'éducation, tels que définis par l'Union Africaine et son programme le NEPAD à travers le plan d'action de la deuxième décennie de l'éducation en Afrique (2006-2011) et le plan consolidé de l'Afrique dans les domaines de la science et de la technologie ;
Produire les connaissances et les leçons tirées des expériences réussies dans les domaines critiques pour la transformation qualitative de l'éducation en Afrique afin de renforcer les politiques et les capacités de réforme ;
et disséminer aussi largement que possible les messages et les résultats capitalisées par l'ADEA à travers le dialogue politique, la recherche analytique et les échanges pour appuyer le partage des connaissances, l'inter-apprentissage et le renforcement des capacités.

C'est pour toutes ces raisons que l'ADEA a accepté de s'engager avec le FSN pour promouvoir la mise en œuvre du programme « Education Numérique pour le Développement ».

Nous partageons la conviction que « la révolution numérique et l'accès aux connaissances à travers les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) offrent de nouvelles perspectives au développement en Afrique, notamment dans le domaine de l'éducation » et nous savons que le Fonds mondial de Solidarité Numérique a déjà mis sur pied en Afrique plusieurs sites pilotes situés dans des localités dépourvues de tout accès aux TIC, permettant ainsi le développement d'applications et services TIC, des formations et un échange de bonnes pratiques dans le domaine de la santé.

Il convient de tirer les leçons de cette expérience dans le domaine de la santé et de réfléchir ensemble sur les opportunités que cela nous offre dans le domaine de l'éducation.

Pour ce faire, nous devons avoir à l'esprit les défis majeurs et les enjeux d'une éducation de qualité pour tous en Afrique. Ils sont de toutes sortes.

Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a connu des évolutions significatives dans le développement de l'éducation et l'accès à l'éducation a augmenté considérablement à tous les niveaux du système.

Il existe cependant de grandes disparités, notamment les écarts entre filles et garçons, entre les villes et les campagnes, entre enfants issus de milieux pauvres et ceux provenant de milieux plus aisés, entre populations nomades et populations sédentaires, etc...

Malgré les progrès réalisés en terme d'accès, le pourcentage de personnes éduquées que l'Afrique peut mobiliser pour son développement reste faible comparé à celui des autres régions du monde. Seuls 61 % des adultes africains de plus de quinze ans sont alphabétisés aujourd'hui par rapport à une moyenne mondiale de 82% .

A signaler aussi l'inefficacité des systèmes marquée par un fort taux d'abandons et de redoublements.

En outre, la qualité de l'éducation mesurée en termes de résultats d'apprentissage est faible. Les évaluations existantes des résultats des apprentissages révèlent qu'en moyenne, 50% de ceux qui achèvent le cycle primaire ne maîtrisent pas les apprentissages fondamentaux. Parmi les facteurs qui font obstacle à la qualité de l'éducation figurent: le niveau faible de qualification du corps enseignant, inadéquatement supervisé par ailleurs ; le manque de matériel éducatif, des langues d'instruction inadaptées ; l'insuffisance du temps d'enseignement et d'apprentissage.

La pertinence des programmes et des filières d'enseignement et de formation par rapport aux réalités sociales, économiques et culturels demeure un problème crucial.

Enfin, le SIDA et d'autres maladies tel que le paludisme constitue des défis importants à relever.

Face à tous ces défis, quelles sont les perspectives que pourrait offrir l'éducation numérique ?

Comme cela est écrit dans la note conceptuelle de cette université d'été, je cite

« la révolution numérique et l'accès aux connaissances à travers les Technologies de l'Information et de la Communication offrent de nouvelles perspectives au développement en Afrique, notamment dans le domaine de l'éducation

en surmontant les barrières géographiques, permettant ainsi d'atteindre les zones rurales et enclavées
en procurant aux enseignants et aux apprenants des moyens accrus par l'accès à l'information
en propageant la possibilité de produire et d'échanger du contenu
en favorisant l'auto-formation, la formation entre pairs et la formation continue
en produisant des méthodes et des ressources d'apprentissages novatrices » fin de citation
Ce sont des perspectives très réjouissantes certes, mais des questions essentielles restent posées.
A titre d'exemple :
Dans l'optique de l'équité et de l'égalité de chances pour un accès à une éducation de qualité pour tous, comment résoud-t-on concrètement les problèmes d'électricité, de connectivité dans les zones rurales très enclavées de pays comme le Niger, le Mali, le Tchad, le Soudan, dont certaines communautés sont très éloignées des centres urbains et ainsi marginalisées ? les communautés nomades, par exemple.
Comment faire en sorte de pas accentuer le déséquilibre entre les garçons et les filles ?
Dans le contexte africain, quelles sont les informations qui manquent aux enseignants et aux apprenants pour pouvoir améliorer la qualité de la formation et de l'apprentissage ?
Qui produit le contenu? Comment éviter le piège du matériel didactique importé et dont le contenu n'est pas toujours adapté aux réalités culturelles, sociales et économiques des pays ?
Comment faire en sorte que le contenu intègre aussi bien le savoir endogène et la richesse des apports externes, en favorisant des réseaux de production et d'échange d'information entre les régions d'un même pays, entre les différents pays d'Afrique et entre l'Afrique et le reste du monde, dans l'optique d'un brassage de cultures, source d'une éducation pour la découverte de la diversité culturelle, l'acceptation des différences, le respect de l'autre, la tolérance et la promotion de la paix ?
Comment aborder la promotion de l'éducation bilingue, multilingue avec l'utilisation d'un instrument tel que le Tableau Interactif ?
Qu'en est-il des enfants qui n'ont jamais été à l'école et qui accèdent à l'éducation grâce au système non formel, de ceux qui ne terminent pas la scolarisation et n'ont pas accès non plus à une formation professionnelle ? Quelle prise en compte du post-primaire ?
Enfin, si nous sommes vraiment convaincus de toutes les opportunités qu'offrent ces nouvelles technologies, comment mobiliser les ressources financières internes et externes ?

Loin de refléter des doutes ou un scepticisme, ces questions ont pour but d'enrichir nos échanges et d'explorer des pistes de travail et de partenariat entre toutes les composantes de cette université.

Plusieurs initiatives en cours essaient déjà d'apporter des réponses concrètes à certaines de ces questions.

La Maison des enseignants, par le projet Relia (Ressources en ligne pour institutrices africaines) veut (je cite) « mettre l'outil numérique au service du partage du savoir enseignant ». « Plus que de proposer des contenus et des formations, l'idée de Relia consiste avant tout à élaborer un modèle collaboratif pour que les enseignants des pays impliqués se saisissent des méthodes de production de contenus pédagogiques numériques et des processus de mutualisation éprouvés au Nord, dans le respect des spécificités locales ».

Le projet Relia prévoit d'ouvrir un site web avec une messagerie électronique et sur lequel seront à disposition des ressources documentaires et pédagogiques conçues localement et adaptées aux curricula, « directement utilisables en classe ». Il s'agit d'une plate-forme collaboratrice qui disposera « d'un espace de dialogue et de construction collective, à la fois entre enseignants français et enseignants africains, et aussi de façon transversale, entre enseignants africains ».

D'ailleurs le projet organisera en octobre prochain à Dakar « un atelier africain de production de ressources pédagogiques numériques libres et mutualisées », dans le but d'aboutir à terme à la mise en place de « l'ingénierie de production de ressources numériques documentaires et pédagogiques, adaptées aux curricula locaux, faisant place aux langues nationales ».

Il y a certainement d'autres initiatives que je ne connais pas, et que nous aurons – j'espère, l'occasion de découvrir au cours de cette semaine d'échanges.

Pour conclure cette présentation, je voudrais rappeler que l'idée principale de l'Université Numérique d'Eté est « de mettre en œuvre les sites internet, en commençant par le site francophone, avec des ateliers de création de contenus numériques ». Or, qui dit création dit créateurs, et aussi démarche participative. Cela veut dire aussi que l'on s'approprie ce que l'on crée pour en faire par la suite une utilisation adaptée à ses propres besoins. D'où l'importance du rôle des participants et des présentateurs d'outils et la pédagogie de ces derniers. Il s'agit avant tout d'une démarche de partenariat, de co-construction ou de coproduction si vous préférez, et non de consommation passive de prêt-à-porter.

C'est pour cela que dans la préparation de cette Université Numérique l'ADEA a proposé pour les travaux en atelier les cinq objectifs qui suivent, à savoir :

Créer les réseaux d'enseignants et de pédagogues francophones et élaborer des propositions pour leur extension
Esquisser des structures pertinentes d'organisation des banques de données francophones et définir un programme de travail pour leur développement
Construire quelques exemples de contenus adaptés et indiquer la stratégie pour la mise en place d'ateliers permanents de production
Déterminer des stratégies de dissémination et de soutien au service de la formation, de l'inter-formation et de l'auto-formation des enseignants
Suggérer des projets expérimentaux et des tâches pour le suivi de l'université d'été aux niveaux national, régional, continental et international.


Je vous remercie.

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