30 novembre et 1er décembre 2010, salle de conférence de Ouaga 2000 à Ouagadougou, Burkina Faso. Il regroupera 150 participantes et participants venant de 15 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique.
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO
SECONDAIRE SUPERIEUR ET DE LA UNITE – PROGRES-JUSTICE
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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SECRETARIAT GENERAL
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UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
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PRESIDENCE
03 BP 7021 OUAGADOUGOU 03
Tél : (226) 50 30 70 64/65
Fax : (226) 50 30 72 42
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TERMES DE REFERENCE DU COLLOQUE INTERNATIONAL « FEMMES, SCIENCES, SOCIETES ET DEVELOPPEMENT»
1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Depuis le début de l’humanité la femme a toujours joué un rôle important dans la société et dès le XVème siècle les femmes se sont impliquées dans la vie universitaire en prenant une part active aux découvertes scientifiques. Mais des pesanteurs socio-culturelles nées d’une inégalité criarde entre femme et homme, ont conduit à une parfaite ignorance de ce rôle. Or, il a été rapidement démontré que les sociétés qui refusent d’accorder les mêmes droits aux hommes et aux femmes ne pourront pas évoluer de manière durable. Il y a encore à peine une dizaine d’années, l’économiste et Prix Nobel Amartia Sen, écrivait « les femmes sont un vecteur de développement économique et social, leur présence dans les organes décisionnels doit être encouragée »
Ainsi, des années 1950 à nos jours, plusieurs approches progressives (approche assistance et bien être familial, intégration de la femme au développement, genre et développement) ont abouti à la prise en compte de l’égalité entre les sexes, de l’autonomisation de la femme et de la lutte contre les discriminations et les violences à l’égard de la femme. Hommes et femmes doivent prendre les décisions qui affectent leur vie et accéder aux mêmes opportunités de développement équitable et durable ce qui suppose un véritable empowerment (engagement et pouvoir plus important) des femmes à tous les niveaux.
Dans ce sens, le Burkina Faso a ratifié les différentes conventions internationales comme :
- la CEDEF (Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination
à l’égard des femmes) ;
- le Programme d’Action de Beijing de 1995 ;
- la déclaration solennelle de l’Union africaine de 2004 sur l’égalité entre les
femmes et les hommes en Afrique ;
- le Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme et des
peuples relatifs aux droits de la femme.
Au niveau national, le Burkina Faso a :
- créé en juin 1997 le Ministère de la Promotion de la Femme ;
- adopté en avril 2009 la loi sur le quota d’au moins 30% en faveur de l’un ou
l’autre sexe dans le cadre des élections municipales et législatives ;
- adopté en juillet 2009 une Politique Nationale Genre.
Malgré ces engagements et dispositions prises pour réduire les inégalités liées au sexe, les résultats obtenus jusqu'ici sont en deçà des objectifs fixés et ne permettent pas l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.
Contrairement à ce qui est observé dans d’autres pays du monde, le milieu universitaire du Burkina Faso s’est très peu intéressé à la question du genre avec comme corollaire l’absence de cadre formel et réglementaire de formation des acteurs du genre, la faible production scientifique universitaire sur les problèmes de disparités de genre et sur l’application de conventions et traités internationaux.
Cet état de fait s’explique par le faible engagement politique des femmes en général et des femmes universitaires et chercheures en particulier. La faible participation des femmes intellectuelles et scientifiques de la sphère politique et leur faible contribution aux débats concernant les concepts, approches et théories de développement desservent la cause des femmes et limitent les acquis des luttes multiples engagées par les associations féminines à la base.
Aussi, il est temps que l’Université de ouagadougou prenne sa place dans la promotion du genre, afin d’accompagner durablement les transformations sociales et politiques en cours au Burkina Faso.
Le présent colloque international est organisé par le Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique à travers la Présidence de l’Université de Ouagadougou et la Georges Washington University. Il réunira des experts et chercheurs à même de contribuer à la réflexion sur des stratégies à adopter en genre et développement.
C’est aussi l’occasion de partager des connaissances et des expériences entre chercheurs pour pouvoir améliorer les initiatives en cours dans les différents pays.
2- OBJECTIFS
- Objectif principal
Partager les expériences et les meilleures pratiques en matière d’implication des universités, des centres et instituts supérieurs de recherche dans la promotion de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes dans les pays en développement.
- Objectifs spécifiques
- Partager les expériences à l’institutionnalisation du genre au sein des
universités, des centres et instituts supérieurs de recherche ;
- Echanger sur l’apport des universitaires dans la formation et le
renforcement de l’expertise féminine dans les politiques de développement ;
- Identifier les contraintes à l’implication des femmes en général et celles
des universités, des centres et instituts supérieurs de recherche, en particulier, dans les sphères de prise de décisions ;
- Recueillir les meilleures pratiques pour la création à la fin du colloque
d’une Chaire « Femmes, sciences, sociétés et développement » au Burkina Faso avec exploration des conditions d’un réseautage avec d’autres chaires des institutions d’enseignement supérieur.
3. Contenu
Le colloque réunira environ 150 experts et de personnes ressources venues d’Afrique du Sud, du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Danemark, de la France, du Ghana, de la Guinée, du Mali, du Niger, de l’Ouganda, de la RDC, du Sénégal, du Soudan, , du Togo, …
Il se propose de réfléchir sur la problématique de l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’accès au savoir et au pouvoir à travers trois (03) panels qui sont:
1- Institutionnalisation du genre dans les universités, les centres et
instituts supérieurs de recherche : expériences et contraintes ;
2- Implication des femmes en général, celles des universités, des centres et
instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions ;
3- Partage d’expériences pour la création et la mise en place d’une Chaire
« Femmes, sciences, sociétés et développement » à Ouagadougou au Burkina Faso.
4. Méthodologie
Le colloque se tiendra les 30 novembre et 1er décembre 2010 dans la salle de conférence de Ouaga 2000 à Ouagadougou au Burkina Faso, sous le haut patronage de Madame Chantal Compaoré, épouse de son Excellence, Monsieur le Président du Faso.
Il regroupera 150 participantes et participants venant de 15 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique.
Les panels traitant des thèmes identifiés seront développés par des panélistes femmes et hommes rompus à la question de l’égalité entre les sexes, la participation des femmes dans les sphères de prise de décision et l’autonomisation des femmes.
Chaque panel aura un présidium composé d’un président, d’un modérateur et deux rapporteurs.
Un rapporteur général présentera la synthèse des travaux au terme des deux jours d’échanges.
Les langues officielles du colloque sont le français et l’anglais.
5. Résultats attendus
- Des expériences sont partagées et les contraintes à l’institutionnalisation du
genre dans les universités, les centres et instituts supérieurs de recherche, sont identifiées
- Les obstacles à l’implication des femmes en général et celles des universités,
des centres et Instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions sont identifiées et des propositions de solutions faites;
- Les expériences de mise en place et d’opérationnalité de chaires genre et
développement dans les universités sont partagées et des recommandations faites pour la création de la Chaire « Femmes, Sciences, Sociétés et développement » à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso
Au terme de ce colloque, la chaire « Femmes, Sciences, Sociétés et développement au Burkina Faso sera créée, des contacts seront noués, des conditions d’une collaboration avec les institutions d’enseignements supérieurs seront explorées et des partenariats techniques et financiers seront établis pour accompagner la Chaire et assurer son bon fonctionnement.
TERMES DE REFERENCE DU PANEL 1 : INSTITUTIONNALISATION DU GENRE AU SEIN DES UNIVERSITES, DES CENTRES ET INSTITUTS SUPERIEURS DE RECHERCHE : EXPERIENCES ET CONTRAINTES.
1- Contexte et justification
Depuis plus d’une décennie, des projets et structures de coopération ont mis l’accent sur les formations des acteurs en genre et développement, mais l’absence des universités, centres et instituts supérieurs de recherche dans ces formations, a entraîné un développement anarchique d’offre de formation sans garanti de compétence dans le domaine. En outre ces formations de courtes durées posent souvent, à travers une multitude de concepts, des problèmes d’appropriation de la vision conceptuelle du genre et son opérationnalisation à travers les politiques de développement. Après l’adoption de la Politique Nationale Genre en juillet 2009 suivi de l’élaboration du Plan d’Actions Opérationnel, le gouvernement burkinabé a ainsi mis en place un dispositif institutionnel pour l’encadrement des interventions dans le genre sur le territoire national. Ces mécanismes institutionnels et politiques ne pourront réussir que si ils sont soutenus et appuyés par une expertise technique en qualité et quantité suffisantes.
Ainsi, dans de nombreux pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique, les universités ont instauré de véritables cursus en genre et développement et des équipes formelles ont été mises en place depuis plusieurs années.
Au Burkina Faso, l’expérience montre que le milieu académique s’est timidement intéressé à la question du genre à travers quelques enseignements dans les universités, centres et instituts supérieurs de recherche. Aussi, la formation des spécialistes en genre ne se fait pas à travers un cadre formel et réglementaire requis. Les universités, centres et instituts supérieurs de recherche n’ont pas accompagné le développement de cette spécialisation au même titre qu’elles ont pu le faire pour les économistes du développement, les planificateurs, les sociologues, etc.
De même, tous les secteurs de développement n’ont pas fait l’objet de recherches scientifiques pour la mise en exergue des problèmes et disparités de genre qu’ils renferment.
Aussi, ce panel va donner l’opportunité de partager les expériences des différentes universités en terme d’identification des contraintes pour une institutionnalisation effective du genre dans les universités, les centres et instituts supérieurs de recherche.
2- Objectifs
- Objectif général :
Contribuer à l’institutionnalisation du genre dans les universités, les centres et instituts supérieur de recherche au Burkina Faso
- Objectifs spécifiques
- Partager les expériences sur les approches d’institutionnalisation du genre au
sein des universités, centres et instituts supérieurs de recherche;
- Identifier les contraintes à la prise en compte du genre dans les programmes
de formation et les projets de recherche universitaire
- Echanger sur l’apport des universitaires dans l’élaboration, la mise en œuvre
et le suivi-évaluation des projets et programmes genre dans les politiques de développement.
3- Résultats attendus
- Les expériences des participantes et participants des universités, centres et instituts supérieurs de recherche sur les approches d’institutionnalisation du genre sont recueillies
- Les contraintes à la prise en compte du genre dans les programmes de formation et les projets de recherche universitaire sont connues
- L’apport des universitaires, dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des projets et programmes genre dans les politiques de développement est connu.
Au terme des exposés et des discussions, des approches d’institutionnalisation du genre dans les universités, les centres et instituts supérieurs de recherche sont proposées.
4- Méthodologie
Il est prévu dans ce panel trois présentations de 15 minutes chacune. Au terme de ces présentations, le modérateur fera un résumé succinct. Suivront ensuite des échanges avec les participant(es).
TERMES DE REFERENCE DU PANEL 2 : IMPLICATION DES FEMMES EN GENERAL, CELLES DES UNIVERSITES, CENTRES ET INSTITUTS SUPERIEURS DE RECHERCHE EN PARTICULIER, DANS LES SPHERES DE PRISE DE DECISIONS.
1- Contexte et justification
La pleine participation des femmes aux sphères de prise de décisions, requiert leur accès au savoir et au pouvoir économique et politique.
Pour cela, le Burkina Faso a entrepris des actions novatrices en leur faveur à travers le ministère de la promotion de la femme et a adopté une loi sur le quota d’au moins 30% en faveur de l’un ou l’autre sexe dans le cadre des élections municipales et législatives, en vue d’un meilleur positionnement des femmes sur les listes électorales.
Malgré cette volonté politique d’impliquer la femme à la prise de décision, les femmes diplômées et hautement qualifiées sont très peu nombreuses dans les postes de prise de décisions (nominatifs ou électifs). A titre illustratif, il existe 07 femmes ministres sur 35, 17 femmes députés sur 111, 02 femmes gouverneurs sur 13, 03 présidentes d’institutions sur 11, 19 femmes maires sur 351, 05 femmes haut commissaires sur 45.
Plus de 50% des 6400 femmes conseillères municipales sont analphabètes, ce qui freine leur pleine participation au débat, étant entendu que la langue de travail au Burkina Faso est le français.
C’est ainsi que depuis des décennies, les droits des femmes promus dans les différents secteurs et domaines sont défendus par des femmes motivées qui manquent malheureusement de connaissances scientifiques et d’arguments pertinents pour dialoguer avec les décideurs politiques. L’exclusion des femmes intellectuelles et scientifiques de la sphère politique et leur faible contribution aux débats concernant les concepts, approches et théories de développement, desservent la cause des femmes et limitent les acquis des luttes multiples engagées par les associations féminines à la base.
Il est temps que la femme en général et celle universitaire en particulier, prenne une place dans les sphères de prise décisions pour adapter les courants de pensée sociales endogènes ou importées, pour appréhender et influencer les transformations sociales et politiques en cours au Burkina Faso.
Ce panel donnera l’occasion d’identifier, au regard de tout ce qui précède, les contraintes et opportunités inhérentes à la participation de la femme en général et celle des universités, centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, aux sphères de prise de décision.
2- Objectifs
- Objectif général
Susciter l’implication des femmes en général et celles des universités, centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions
- Objectifs spécifiques
- Faire l’état des lieux des femmes en général et celles des universités, des
centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, engagées en politique au Burkina Faso
- Partager les expériences des femmes en général et celles des universités,
des centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, impliquées dans les sphères de prise de décision au Burkina Faso et dans les autres pays
- Identifier les obstacles à l’implication des femmes en général et celles des
universités, des centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions
3- Résultats attendus
- L’état des lieux des femmes en général et celles des universités, des
centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, impliquées dans les sphères de prise de décisions au Burkina Faso est connu
- les expériences des femmes en général et celles des universités, des
centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, impliquées dans les sphères de prise de décisions au Burkina Faso et dans les autres pays sont partagées.
- Les obstacles à l’implication des femmes en général et celles des universités,
centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions sont identifiés.
Au terme des échanges d’expériences et des discussions issues de ce panels, les difficultés à l’implication des femmes en général et celles des universités, des centres et instituts supérieurs de recherche en particulier, dans les sphères de prise de décisions sont connues et des propositions de résolutions de ces difficultés sont faites en vue d’une plus grande participation de ces femmes dans les sphères de prise de décisions.
4- Méthodologie
Il est prévu dans ce panel six présentations de 15 minutes chacune. Au terme de ces présentations, le modérateur fera un résumé succinct. Suivront ensuite des échanges avec les participant(es).
TERMES DE REFERENCE DU PANEL 3 : PARTAGE D’EXPERIENCES POUR LA CREATION ET LA MISE EN PLACE D’UNE CHAIRE « FEMMES, SCIENCES, SOCIETES ET DEVELOPPEMENT » AU BURKINA FASO
1- Contexte et justification
Pour atteindre les objectifs de l’OMD 3 (objectifs du millénaires pour le développement) dont a souscrit le Burkina Faso, il a été recommandé une forte implication des universités pour la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme. Des universités se sont déjà impliquée dans de nombreux pays.
Le Burkina Faso conscient de cet état des faits, préconise à travers l’université de Ouaga la création d’une Chaire « Femmes, Sciences, Sociétés et Développement ».
Les université, centres et instituts supérieurs de recherche de Ouagadougou doivent tirer profit des expériences des autres pays qui ont déjà mis en place des dispositifs de formation et de recherche en genre et développement, à travers la contribution des experts et chercheurs présents à ce colloque.
Les échanges au cours de ce panel permettront de dégager des éléments pour une bonne opérationnalisation de la Chaire.
2- Objectifs
- Objectif Général
Recueillir les expériences des autres pays ayant déjà des chaires pour la mise en place et l’opérationnalisation de la Chaire « Femmes, Sciences, Sociétés et Développement » au Burkina Faso
- Objectifs spécifiques
- Echanger les expériences sur le fonctionnement des chaires genre et
développement dans les universités d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ;
- Recueillir les meilleures pratiques pour l’opérationnalisation d’une Chaire
« Femmes, Sciences, Sociétés et Développement » au Burkina Faso ;
- Explorer les conditions d’une collaboration avec les Chaires des autres
universités
3- Résultats attendus
- Les expériences sur le fonctionnement des Chaires genre et développement
dans les universités d’Afrique, d’Europe et d’Amérique sont partagées;
- Les meilleures pratiques pour l’opérationnalisation d’une Chaire « Femmes,
Sciences, Sociétés et Développement » au Burkina Faso sont recueillies ;
- Les conditions d’une collaboration avec les chaires des autres universités sont explorées.
Le panel, a son terme se chargera de faire une recommandation pour la création d’une Chaire « Femmes, Sciences, Sociétés et Développement » qui sera effective avec ses outils provisoires de gouvernance.
Il fera également des recommandations pour la mise en réseau des Chaires genres et développement
1- Méthodologie
Il est prévu dans ce panel huit présentations de 10 minutes chacune. Au terme de ces présentations, le modérateur fera un résumé succinct. Suivront ensuite des échanges avec les participant(es).