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La domination impériale de l’Afrique comme faute juridique et morale et la question de la responsabilité.
Nous devons répondre qu’elle l’est au nom du principe juridique ultime de la souveraineté des États constitués et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui frappe d’illégalité toute action de domination politique et de subversion extérieure exercée par un État ou des groupes économiques étrangers sur un autre État. Cette condamnation morale et juridique se prononce aussi au nom des intérêts d’une communauté cosmopolitique à construire, qui voudrait, que le bien-être universel d’une communauté humaine réconciliée, s’accomplisse par le soutient actif, que les États de droit déjà constitués, doivent apporter aux peuples engagés dans l’édification de cette structure politique. Car il va de soi qu’il est aussi de l’intérêt d’un État de droit d’avoir à ses frontières un autre État de droit qui aide à garantir sa propre sécurité et sa souveraineté. Il est de l’intérêt des États les plus puissants de respecter la souveraineté des États constitués moins puissants ou plus faibles et d’entretenir avec eux des rapports équilibrés, de respect , d’égalité et de justice, dont la synergie, favorise le développement et le bien-être réciproque de la totalité des peuples qui constituent la communauté humaine universelle. Le pragmatisme raisonnable et sensé, recommande cette formation d’un monde unifié par le droit, structuré par le principe de la réciprocité des intérêts et élargi aux limites de l’univers humain en sa totalité. Et cette vérité prend toute sa mesure à l’époque de la mondialisation aux frontières transnationales. Certes des avancées significatives sont faites sur le très long chemin conduisant à l’institution effective d’une communauté cosmopolitique mondiale, dont témoigne l’institution d’une cours pénale internationale et d’organismes internationaux de régulation. Mais la progression vers une communauté cosmopolitique universelle est un cheminement infini, une quête au cours de laquelle les États, dans leur rapport réciproque, agissent selon le principe de la conservation égoïste de soi. C’est à l’aune de cette conservation de soi et à celle de la défense de leurs intérêts souverains, dans le contexte de cet état de nature juridique, que la responsabilité des États semble, en effet , se mesurer.